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Ou sommes-nous ?

A Châteauneuf-de-Gadagne, ou la vigne pousse au moins depuis 1216, date des premières traces écrites de son existence dans les actes de succession du seigneur du village.

Signe particulier, c’est le vignoble de la vallée du Rhône méridionale le plus proche de la cité papale (Dix minutes à vol d’oiseau). Il fleurit sur la première colline à l’est de la ville. Depuis le 1er novembre 2012, L’institut national des appellations d’origine (INAO) l’a consacré village communal. Élaboré en rouge exclusivement, il a pris le nom de Gadagne. Il aurait pu s’appeler Châteauneuf-de-Gadagne, mais les vignerons de Châteauneuf-du-pape, le prestigieux voisin, n’ont pas voulu en entendre parler, craignant qu’il n’usurpe sa réputation auprès des consommateurs.

Des allures papales

Aujourd’hui, plus de querelle. Notre jeune « village » aux 250 hectares classés n’a désormais qu’une hâte: sortir de l’incognito! Comme au temps des papes , qui, amateurs de bons crus, en avaient pris possession. Les bornes papales en délimitant le territoire ont survécu. Vestiges de pierre aux armoiries de la papauté, elles surgissent, ça et là, en bordure des parcelles.

Bien après les papes, les Avignonais ont continué à faire leurs emplettes au village. Ils venaient aussi y chercher l’huile d’olive. Le gel de 1956 a décimé le verger d’oliviers. La vigne a resisté. Un temps cultivée en raisin de table; la vigne de chasselas de Châteauneuf-de-Gadagne s’expédiait partout en Europe: elle a finalement préféré donner du vin.

La Vigne se nourrit ici d’un terroir exceptionnel qui, au de-delà des guerres de clochers, a quand même un air de famille avec celui de Châteauneuf-du-pape. Au milieu de la colline où culmine le vignoble de Gadagne coule l’Ouvèze. Au nord de cette rivière, c’est le terroir du cru officiellement papal. Au sud, celui de Gadagne. Et, signe de leur parenté, ils hébergent tous les deux Lavandulas Stoechas, la lavande des Maures, une espèce de bruyère que l’on ne retrouve nulle part ailleurs en Vaucluse. Elle doit sa présence à un PH des sols comparable de part et d’autre de la rivière. Mis à part cette plante, aucune autre végétation en vue. Gadagne est un désert de pierres. Partout, sur la colline, de gros galets roulés charriés par le Rhône, réchauffent le pied des ceps. Sous cet épais tapis, de l’argile ocre-rouge au pouvoir ultra-filtrant. Elle séquestre l’eau et la restitue à la vigne lorsqu’elle en a besoin. De sorte que le sol ne s’assèche jamais, même en période de canicule l’été.

Une alchimie solaire

Des cailloux, de l’argile, du soleil: le triptyque parfait pour élever de beaux grenaches. Le cépage fort de l’appellation. Les sols argileux contiennent sa vigueur naturelle, si bien qu’il mûrit lentement et exprime, ici, toute sa typicité: de la cerise griotte jusqu’aux effluves pivoine, épices douces et noyau. Les vignerons l’assemblent à la syrah et au mourvèdre: la première apporte son intensité colorante, le second la colonne vertébrale, la structure tannique. Le nez exprime généralement les épices. Poivre, piment d’Espellet, puis un côté floral s’entoure de notes de fruits rouges. Du terroir, les vins héritent aussi la puissance solaire, mais sans excès, tempérée par la fraîcheur du vent et la respiration du ventoux.

L’objet de ce site est de regrouper l’ensemble des informations concernant cette nouvelle appellation et de créer en même temps un espace de partage et d’échange sur le sujet…

* page réalisée à partir de l’article « Gadagne sur galets » de la revue « Terre de vin »